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Mohandas Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King. Trois hommes, trois destins exceptionnels qui ont mis la non-violence au cœur de leur action politique pour obtenir l’un le départ du colon britannique, l’autre la fin du régime raciste en Afrique du Sud, le troisième l’égalité des droits pour les Noirs américains.

À quelques générations d’écart, sur trois continents différents, tous trois ont su agir pour transformer durablement la politique de leur pays et continuent d’inspirer des générations entières des années après leur mort. Si l’on associe le concept de non-violence à Gandhi, qui a su le théoriser, Mandela en Afrique du Sud et Martin Luther King ont su à leur échelle l’incarner et le mettre en pratique.

Gandhi, Tolstoï, et l’hindouïsme

Pour « Mahatma » (« grande âme ») Gandhi, l’idée de non-violence commence à prendre forme alors qu’il est une première fois confronté au racisme de l’apartheid au début du XXe siècle. Jeune avocat pour la communauté indienne en Afrique du Sud après des études en Angleterre, Mohandas Karamchand Gandhi – son nom complet – est un jour forcé de changer de compartiment de train en raison de sa couleur de peau, et ce en dépit de sa qualité de juriste.

A peu près à la même époque, le jeune Indien entretient une correspondance avec l’écrivain russe Léon Tolstoï, qui a posé les bases de la collaboration non-violente dans une essai censuré à sa sortie « Le royaume de Dieu ». Au crépuscule de sa vie, l’auteur d’Anna Karénine initie le jeune avocat indien au Sermon de la montagne, rapporté dans les Evangiles, dans lequel Jésus- Christ prononce la fameuse phrase : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends l’autre joue ».

Mais la non-violence en tant que doctrine est apparu dès le siècle précédent où elle doit beaucoup au poète américain Henry David Thoreau (1817-1862), théoricien de « La désobéissance civile », nom d’un essai sorti en 1849. Ce fervent abolitionniste était allé jusqu’à refuser de verser ses impôts à l’Etat fédéral pour protester contre l’esclavage. Il renouait ainsi avec une tradition américaine qui avait permis l’indépendance du pays, lorsque des colons avaient refusé de payer la taxe sur le thé versée au roi d’Angleterre lors de la célèbre Tea Party de Boston en 1773.

Gandhi, né dans une famille hindoue de la région du Gujarat, est par ailleurs familier avec la notion ancestrale de « ahimsa », terme désormais parfois traduit par « non-violence », forgé sur « himtsa », la « blessure » en hindi et un « a » privatif. Cette philosophie ancienne, typiquement indienne, est commune aux différentes communautés religieuses indiennes, que ce soit les bouddhistes, les hindous ou les jaïns, si respectueux de la nature qu’ils ne tuent aucun animal. Le futur père de l’indépendance indienne puise donc autant dans la tradition bouddhiste de sacralité de la vie que dans la culture chrétienne ou dans les méthodes déjà éprouvées de résistance pacifique aux lois jugées injustes.

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