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1 – “Le bouddhisme est totalement égalitaire”

Cette tradition n’est pas complètement exempte d’inégalités femmes/hommes. Dans le code monastique Vinaya, les règles sont plus nombreuses pour les nonnes que pour les moines par exemple. Dans le bouddhisme tibétain, les religieuses ne peuvent pas accéder à l’ordination complète qui leur permet de devenir bikshuni. En Thaïlande par exemple, les bikshunis ne sont pas reconnues par les autorités étatiques ni religieuses. Si cela n’empêche pas une centaine de religieuses de pratiquer leur culte dans le pays, ce problème de statut a resurgi début décembre 2016 lors de l’hommage à la dépouille du défunt roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej. Un groupe de religieuses s’est vu refuser l’entrée du palais réservée aux moines.

Lors de la fondation du bouddhisme, entre le VIe et le Ve siècle avant Jésus-Christ, la première communauté ne comptait que des hommes. C’est sous l’impulsion d’un de ses disciples, Ananda, que Siddharta Gautama, le Bouddha, accepte d’y inclure des femmes, mais en prenant de nombreuses précautions.

2- “Il y a plus d’égalité lorsque des déesses figurent dans les textes sacrés”

Les hindous rendent des cultes à une dizaine de déesses, ce qui n’empêche pas la société indienne d’être marquée par de fortes inégalités femmes/hommes. Certaines déesses hindoues sont des personnages cruels et redoutés : par exemple, la déesse Kâli, épouse du dieu destructeur Shiva, est une guerrière féroce. Elle est souvent représentée en train de boire le sang de ses victimes, ou de danser sur le corps de son défunt mari. Ou encore Durga, considérée comme la shakti (l’énergie), qui prend l’apparence d’une lionne et combat toute une armée de démons avec l’aide de Kâli. D’autres sont moins terribles, comme Parvati, mère du dieu éléphant Ganesh et autre épouse du dieu destructeur Shiva.

Aujourd’hui encore, pour un couple indien, avoir une petite fille est moins honorable qu’avoir un garçon. Ce dernier procède aux rituels funéraires, sans quoi l’âme du défunt est condamnée à errer. D’autre part, ce sont les parents de la future mariée qui doivent entièrement régler les frais de la cérémonie de mariage et offrir à la belle-famille une dot. Même si cette dot a été interdite en 1961, elle reste une pratique courante.

3 – “Toutes les religions campent les inégalités”

Au sein de toutes les confessions, il existe des courants plus favorables à l’égalité des sexes.

L’association Les Femmes du Mur, en Israël, revendique par exemple le droit de pouvoir porter des châles de prière au Mur des Lamentations, à l’instar des hommes. Le Comité de la jupe, un groupe de femmes catholiques en France, fait la promotion des femmes dans l’Église et demande qu’elles puissent exercer les fonctions de diacre et de cardinal. Dans le monde musulman, des femmes étudient la théologie et interprètent le Coran dans une perspective égalitaire, comme Asma Lamrabet au Maroc. Elles se désignent parfois elles-mêmes féministes musulmanes. Certaines églises protestantes ne reconnaissent pas le ministère féminin, mais Agnès Sigurdardottir a pris la tête de l’Église luthérienne islandaise en 2012. Pour la première fois en 2015, l’Église anglicane a nommé une femme évêque à York, dans le nord de l’Angleterre.

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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