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Depuis 2006, François Michaud Nérard, directeur général des Services funéraires de la Ville de Paris, analyse en détail les pratiques funéraires en France et ce qu’elles disent de notre société. Il est l’auteur de La Révolution de la mort (Vuibert, 2007) et de Une révolution rituelle : Accompagner la crémation (Éditions de l’Atelier, 2012). .

En quoi les croyances ou les non croyances peuvent-elles influencer les choix d’obsèques ?

François Michaud Nérard : La typologie d’obsèques est très différente, avec une opposition très marquée sur la question de la crémation, surtout dans les trois principaux monothéismes. L’islam interdit formellement la crémation. Dans le judaïsme, le mouvement libéral l’accepte – elle ne pose aucun problème aux États-Unis par exemple, pays où ce courant est très répandu – mais en France le Consistoire l’interdit. Il arrive que des rabbins refusent d’entrer dans le crematorium et disent juste un kaddish [prière pour les défunts] sous les arcades du columbarium par exemple. Chez les protestants, la crémation ne pose pas de problème. Enfin, chez les luthériens et les calvinistes. Pour les évangéliques, le choix peut s’avérer plus complexe*. Du côté des catholiques pratiquants, on observe un regain identitaire qui les fait privilégier l’inhumation par militantisme. Ils sont aidés en cela par la création d’une entre- prise de pompes funèbres confessionnelle depuis 2000. Auparavant, seuls les juifs et les musulmans disposaient d’entreprises confessionnelles de leur culte.

*NDLR : Beaucoup d’évangéliques ont une lecture littérale de la Bible, or dans le Nouveau Testament le Christ est mis au tombeau après avoir été descendu de la Croix.

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