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Le 6 février 2014, Chantal Delsol, membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), affirmait dans une interview au quotidien La Croix :

« Notre temps est un retour du paganisme ». Selon cette philosophe, la fête chrétienne de Noël serait aujourd’hui menacée par l’alliance d’un consumérisme outrancier et d’un « néopaganisme » hostile au christianisme.

Quand Chantal Delsol définit le paganisme comme « la soupe primordiale de l’humanité », elle s’inscrit dans une vision de l’histoire calquée sur celle du salut biblique : un temps linéaire, avec un début (la création du monde) et une fin (la parousie). Dans ce schéma, le christianisme succède au judaïsme qui avait lui-même succédé aux religions païennes. Le « retour » du paganisme serait alors une régression.

Or, l’histoire des religions enseigne que le « paganisme » n’est pas réductible à une forme spirituelle unique qui aurait dominé les sociétés avant le judéo-christianisme. Il convient plutôt de parler de diverses modalités pré- chrétiennes du religieux. En effet, quel rapport entre les croyances des peuples de l’Afrique centrale ou australe et celles de la Grèce ou de la Rome antique ? Entre les systèmes religieux du Moyen-Orient préchrétien et la spiritualité aborigène ? Le paganisme est protéiforme, à ceci près que le polythéisme est présent dans chacune de ses déclinaisons historiques. Voir dans l’histoire du monde une succession de croyances est une erreur. Le christianisme n’a pas fait disparaître le « paganisme » à la manière d’une simple mode. D’ailleurs si le paganisme avait été définitivement éliminé, pourquoi ressurgirait-il aujourd’hui ?

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