Un mois après le lancement de l’opération par le ministère de l’éducation nationale, nombre d’établissements scolaires n’ont toujours pas accroché les fameuses affiches.
L’idée selon laquelle la laïcité et la liberté religieuse sont les deux faces d’une même médaille, qui est au cœur de la loi de 1905, est aujourd’hui traversée par deux logiques opposées : d’une part, à la faveur de la fondamentalisation de la liberté religieuse, l’obligation de garantir le libre exercice des cultes se trouve renforcée, ce qui permet notamment une adaptation de la laïcité à l’évolution du paysage religieux ; d’autre part, s’est imposée, souvent au nom de laïcité, une nouvelle neutralité applicable aux personnes privées qui limite considérablement la liberté religieuse.
Ces évolutions interrogent tant la portée que l’on entend donner au principe de laïcité que l’office du juge pour apprécier le caractère religieux des pratiques invoquées.
Article de Mustapha AFROUKH
Maître de conférences HDR en droit public à l’Université de Montpellier