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Quels sont les enjeux de cette décision ? Quelle est l’histoire de Jérusalem ?

Plan de la vieille ville distribué par l’Office de tourisme de Jérusalem

Jérusalem est un lieu spirituel important à la fois pour les juifs, les musulmans et les chrétiens. Les premiers viennent prier au Mur des lamentations (vestige du second Temple), les deuxièmes se rendent à l’esplanade des mosquées, où se trouve la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu le plus saint de l’islam qui surplombe le Mur des lamentations et les troisièmes vont au Saint-Sépulcre, tombeau du Christ dans la tradition chrétienne. La vieille ville de Jérusalem est d’ailleurs découpée en quartiers qui portent le nom de différentes confessions (quartiers dits musulman, juif, chrétien et arménien).

C’est sans doute le statut de « capitale spirituelle » de trois monothéismes qui pousse l’ONU à faire de Jérusalem un « corpus separatum », un territoire sous régime international spécial, lors du « plan de partage de la Palestine » en 1947. Ce plan instaure donc un État arabe, un État juif et un statut particulier pour Jérusalem. L’année suivante, à la fin du mandat britannique, l’État d’Israël prend son indépendance et nomme Jérusalem-ouest sa capitale. Une première guerre éclate. En 1949, les accords de Rhodes fixent la ligne de démarcation qui sépare Jérusalem-ouest et Jérusalem-est jusqu’en 1967. La partie à l’est de la ville est alors sous contrôle de la Jordanie. Elle bascule dans le giron d’Israël en 1967, à l’issue de la guerre des Six-Jours. Jérusalem est de nouveau proclamée capitale d’Israël. En 1980, les autorités israéliennes proclament la ville capitale « indivisible » – et donc non-partagée avec la Palestine. C’est depuis ce moment que toutes les ambassades ont quitté la ville pour rejoindre Tel-Aviv : pas question, pour la communauté internationale, de reconnaître la réunion de la ville sous souveraineté israélienne. La ville reste considérée en partie comme « territoire occupé ».

Le Congrès américain reconnaît que Jérusalem est la capitale israélienne depuis le Jerusalem Embassy Act de 1995. Les présidents repoussent l’application de ce texte tous les six mois depuis 1995 au nom « d’intérêts de sécurité nationale », ce qui leur permet d’éviter de se positionner. Le nouveau président l’a entériné, ce qui explique le déménagement annoncé de l’ambassade vers la capitale « reconnue » : Jérusalem toute entière, parties ouest (juive) et est (arabe) confondues.

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