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Que s’est-il passé le 14 mai 1948 ?

À quelques heures de la fin du mandat britannique (1917-1948), l’homme politique David Ben Gourion proclame l’indépendance d’Israël.

Dans un entretien à La Croix, l’historienne Dina Porat souligne : « Israël devait être un État juif mais pas un État religieux. David Ben Gourion ne voulait pas de mention de Dieu ». À cette époque, l’idéologie socialiste dont témoignent des villages collectivistes de type kibboutz, était majoritaire.

David Ben Gourion a fait un compromis en prononçant une référence religieuse indirecte à la fin de cette déclaration d’indépendance. Il a passé un autre compromis en direction des religieux : une dispense de service militaire pour les étudiants des écoles talmudiques, des croyants orthodoxes très minoritaires à l’époque, mais qui représentent environ 10% de la population aujourd’hui. Cette dispense prendra fin en septembre 2018 suite à une décision de la Cour suprême israélienne. À noter que ces ultra-orthodoxes (Haredi) sont souvent pauvres (seules leurs femmes travaillent, ils consacrent tout leur temps à l’étude des textes religieux) et pour certains très antisionistes (ils estiment que c’est le Messie qui doit fonder l’État, pas les hommes).

La création d’Israël est surnommée nakba (« catastrophe ») par les Palestiniens. Environ 700 000 auraient fui durant la guerre de 1948-1949. À la fin du conflit, seuls 160 000 Arabes se trouvaient toujours sur le territoire et ont acquis la citoyenneté – au même titre que tous les immigrés, majoritairement des illégaux puisqu’arrivés entre 1939 et 1948, période où la Grande-Bretagne avait fortement restreint l’immigration.

Le paysage religieux israélien

Le paysage religieux de « l’État juif » est plus divers qu’on ne croit, ce qui a un impact sur certains sujets politiques et sociétaux (les transports publics, les jours de shabbat par exemple).

Selon une enquête du Pew Forum, organisme statistique indépendant américain, environ 80% des adultes s’identifient comme juifs, mais se définissent eux-mêmes par des niveaux de religiosité différents : Haredi (ultra-orthodoxes), Dati (religieux), Masorti (traditionnel) ou Hiloni (sécularisé). Les Hiloni sont les plus nombreux (40%), suivi par les Masorti (23%), les musulmans (14%), les juifs Dati (10%) et les Haredi (8%). Le pays compte aussi une petite minorité chrétienne (2%) et autant de druzes (une communauté musulmane hétérodoxe issue de la branche chiite). Le pays compte peu de mariages mixtes et les membres de ces différentes communautés religieuses admettent que la plupart de leurs fréquentations sont issues du même groupe religieux qu’eux.

Pour la majorité des juifs israéliens (55%), ce sont les aïeux et la culture juive qui définissent leur identité juive. Cette proportion est de 83% dans le groupe des plus sécularisés (Hiloni), et de 41% chez les traditionnels (Masorti). Chez les plus pratiquants (Haredi et Dati), c’est la religion qui fonde leur sentiment d’appartenance à la communauté juive (à 70% pour les ultra- orthodoxes, à 52% pour les religieux).

La fracture politique la plus marquée entre les juifs israéliens, tous niveaux de religiosité confondus, concerne le sort des Arabes : 48% estiment qu’ils devraient être transférés ou expulsés du pays, 46% y sont opposés.


Pour aller plus loin :

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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