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À l’occasion de la parution de ce rapport, il a organisé une soirée-débat avec Latifa Ibn Ziaten, mère du premier soldat tué par Mohamed Merah en 2012, qui consacre depuis une bonne partie de son temps à partir à la rencontre des jeunes. Cette mère endeuillée transmet aux collégiens et lycéens des messages républicains : « soyez fiers d’être français », « voyez plus haut dans le choix de votre métier », « sortez de votre quartier, allez à la rencontre de l’autre ». Pour elle, la tentation de la radicalisation est étroitement liée à la non-mixité dans les quartiers populaires.

« Comment voulez-vous que les élèves se mélangent quand 80% des collégiens d’un quartier ont des parents d’origine immigrée ? Il faut sortir, aller à la rencontre de l’autre. Mais ce qui me touche le plus, c’est que ces jeunes à 12, 13, 14 ans, n’ont déjà plus d’espoir. Parfois, les adultes se demandent “qu’est-ce qu’on va faire de lui ?” Ce vide, le vide familial, laisse la place aux discours extrémistes et à la radicalisation ».

Pour le psychanalyste Thomas Bouvatier, auteur du Petit manuel de contre-radicalisations (Puf, 2017), « nous avons tous en nous une part de radicalité. Toutes les radicalités sont des formes d’écrasement de l’identité dans un groupe ». Il analyse que l’identité de groupe a quelque chose de très attirant et donne l’exemple des communions nationales dans le football par exemple. Le danger devient fort lorsque cette tentation de se fondre dans un groupe « rencontre une proposition idéologique ». Pour remédier à cette conjonction néfaste, il propose notamment une meilleure éducation à l‘autonomie.

Le think tank Vers le Haut voit aussi chez les scouts une piste de réflexion intéressante. Azzdine Ikharbine, vice-président des Scouts musulmans de France, a rappelé qu’il existe différents groupes de scouts, certains confessionnels, d’autres non, et qu’ils ont pour principe de cultiver la paix et la connaissance de l’autre. Ils ont mis en place l’opération « vis mon camp » dans laquelle des scouts de différentes confessions, juifs et musulmans par exemple, campent ensemble pendant une semaine.

Lire le rapport

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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