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Un sondage d’opinion paru le 30 janvier 2019* fait le point sur ce que les Français pensent de la laïcité : ce qu’ils en savent, la définition personnelle qu’ils en donnent, leurs analyses sur son application et la façon dont on en parle aujourd’hui. Zoom sur les principaux résultats.

La laïcité dans les lois

Les questions du sondage évaluent d’abord le degré de connaissance des interrogés à partir d’un « vrai-faux » sur différents aspects du droit. Si les lois sur l’obligation de neutralité des fonctionnaires et sur le port des signes religieux ostensibles à l’école semblent bien connues, les règles semblent moins claires concernant les entreprises privées, les cantines, et l’université.

Les sondés se sont aussi exprimés sur ce que représente la laïcité pour eux. 79% estiment qu’elle dépasse les clivages politiques la laïcité n’est ni de droite, ni de gauche »), 77% qu’elle « fait partie de l’identité de la France », 69% qu’elle est un « principe républicain essentiel ».Dans le même temps 67% des répondants jugent que la laïcité est « trop souvent instrumentalisée par les personnalités politiques ».

La laïcité en pratique

Les trois quarts des répondants se disent attachés à la laïcité telle qu’elle est définie dans le droit. Avec un attachement plus fort chez les 65 ans et plus ainsi que chez les cadres, moins fort chez les 25-34 ans ainsi que chez les ouvriers et employés. Si pour 44% des interrogés, la laïcité est, en théorie, un principe qui rassemble, seuls 18% estiment qu’elle l’est en pratique.

Les institutions qui appliqueraient le mieux la laïcité sont, selon les répondants : l’hôpital (58%), la Justice (57%), la police (54%) et « le service public en général » (53%). Les chiffres tombent à 49% pour l’éducation nationale, 47% pour les mairies, départements.

De façon plus générale, 46% des interrogés pensent qu’il ne faut pas adapter ou modifier la loi de 1905 (plus forts taux chez les 65 ans et plus et chez les cadres), 22% que cette loi n’est pas assez stricte et qu’il faut « refuser tout dialogue entre les institutions publiques et les différentes religions » (plus forts taux chez les 25-34 ans et chez les ouvriers), 11% que la loi est « trop stricte et qu’il faudrait permettre le subventionnement du culte ».

Quels défis pour demain ?

Interrogés sur les défis à venir pour la laïcité, 57% des répondants se montrent préoccupés par « la montée des intolérances entre les différentes communautés religieuses », 44% sur les « crispations engendrées par le port de signes visibles de certaines religions », 43% sur la montée des intolérances entre croyants et non-croyants, 41% sur le « communautarisme lié  à l’absence de mixité sociale dans certains quartiers ». Les « discriminations que subissent des citoyens à raison de leur religion supposée » réunissent 35% des répondants, 50% chez les interrogés qui s’auto-définissent musulmans.

60% des sondés trouvent que « trop souvent, on ne parle de laïcité qu’à travers la polémique », 52% qu’on « n’explique pas assez ce qu’est la laïcité » et 49% que la laïcité n’est abordée « qu’à travers l’islam ».

*Sondage Viavoice commandé par l’Observatoire de la laïcité, réalisé en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes du 9 au 18 novembre 2018.
Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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