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Dimanche 5 mai 2019

Cet article est paru en mai 2017 dans notre rubrique « Le mot, le rite ».

Le jeûne est pratiqué par les croyants de diverses confessions. Le plus connu est sans doute le mois de jeûne du ramadan qui débutera autour du 6 mai 2019 pour les fidèles musulmans.

Ce jeûne est le quatrième des cinq piliers de l’islam avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage à La Mecque. Durant le ramadan, les croyants s’abstiennent de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles tout au long de la journée. Une fois la nuit tombée, il est de coutume de rompre le jeûne avec une datte et un verre d’eau avant de partager un repas appelé iftar. Il existe de nombreuses exceptions qui autorisent les pratiquants à ne pas jeûner, notamment ceux qui sont malades : le jeûne ne doit pas mettre en danger la santé. Les femmes enceintes ou les voyageurs peuvent rattraper les jours non jeûnés plus tard dans l’année.

Le ramadan est aussi un mois de profonde piété durant lequel les croyants lisent le Coran, doivent se détacher des biens matériels et manifester de la générosité envers les autres. À l’origine, le prophète Mahomet avait ordonné un jour de jeûne, l’Achoura, sur le modèle du jeûne juif obligatoire de Yom Kippour (Jour du Grand pardon, voir LaïCités n°1). Quelques années plus tard, il choisit une période différente et plus longue.

Dans la tradition juive, les fidèles observent six à sept jeûnes liés à des fêtes religieuses. Deux jeûnes sont considérés comme majeurs – Yom Kippour et Tichah be-av (souvenir de la destruction du Temple) -, les pratiquants s’abstiennent de boire et manger, mais aussi d’avoir des relations sexuelles, de porter du cuir et de s’asperger de parfum. Il est interdit de jeûner un jour de shabbat, excepté pour la fête de Yom Kippour qui, si elle tombe un samedi, doit tout de même être jeûnée.

Les chrétiens aussi le pratiquent. Les catholiques proposent aux adultes deux jours de jeûne durant le Carême (période de 40 jours avant Pâques) : le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint. La pratique est plus répandue chez les chrétiens orthodoxes qui ont fait du jeûne l’un des thèmes abordés lors du Grand concile panorthodoxe en juin 2016. Il ne s’agit pas forcément de s’abstenir complètement de nourriture et d’eau. Le jeûne consiste souvent à manger maigre (sans viande) et à s’abstenir de boire de l’alcool et de fumer.

Chez les hindous il existe un jeûne total d’une journée en l’honneur du dieu Shiva, d’autres plus partiels. Par exemple, les fidèles vishnouites se nourrissent exclusivement de fruits durant la première journée des fêtes de la nativité de Krishna. Mais les jeûneurs les plus rigoureux du monde indien sont les jaïns, des ascètes strictement végétariens qui cherchent à se rapprocher du dépouillement de la vie monastique lors de leurs fêtes religieuses. En Inde, le jeûne prend une dimension politique au XXe siècle, lorsque Gandhi l’utilise comme moyen de protestation pacifique.

Du côté des bouddhistes, le détachement des biens matériels en général implique une forme d’ascèse alimentaire au quotidien. Selon la tradition bouddhiste, Siddharta, le fondateur du bouddhisme (devenu Bouddha lorsqu’il parvint à l’Éveil), s’appliqua une forme de jeûne très stricte durant six ans. N’y ayant pas trouvé l’éveil spirituel qu’il recherchait, il abandonna ce mode de vie. Les bouddhistes pratiquent parfois des jeûnes collectifs plus ou moins longs.

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Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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