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1 – “Les musulmans sont très communautaires”

Si on entend par là un repli sur sa communauté religieuse, y compris dans son cercle d’amis, « les plus “communautaires” ne sont pas ceux qu’on croit », selon les auteurs de l’enquête TeO.

« Par comparaison avec les catholiques et les athées, les amis des musulmans sont plus fréquemment choisis en dehors de la communauté d’orientation religieuse. En revanche, la ségrégation sexuée du cercle amical est beaucoup plus prononcée pour les musulmans que pour les autres religions ».

En clair : les interrogés qui se déclarent musulmans ont davantage d’amis du même sexe qu’eux, mais de croyances plus diverses.

Autre point important, « cette ouverture contraste avec l’endogamie en matière d’union affichée par toutes les confessions ». De manière générale, les croyants se marient souvent avec une personne de la même religion qu’eux. Ce phénomène est accentué chez les musulmans qui sont plus attachés au mariage.

Les enquêteurs observent :

« on ne relève pas de “communautarisme” qui serait spécifique aux musulmans ».

2 – “Avoir des origines étrangères contrarie le sentiment national français”

L’attachement à un pays d’origine – le sien ou celui de ses parents/grands-parents – n’entre pas vraiment en concurrence avec le sentiment d’être français. Ainsi, une « identité minoritaire s’inscrit non pas contre, mais comme une composante du sentiment national français », selon les auteurs de l’enquête TeO, qui notent que « 90% de ceux qui mettent en avant leurs origines comme trait de leur identité considèrent également qu’ils sont “chez eux en France” ».

Les différentes identités se superposent sans s’opposer. Hormis chez les personnes d’origine turque, les descendants d’immigrés déclarent se sentir plus français que de leur pays d’origine, surtout ceux qui disposent de la nationalité française. Par ailleurs, les personnes originaires d’Outre-Mer sont très attachées à leur origine qu’elles distinguent clairement de la métropole.

« Le sentiment d’appartenance est moins compromis par un repli identitaire, que nos données ne valident pas, que par un défaut de reconnaissance de cette appartenance ».

Autrement dit, le sentiment national français est davantage contrarié par le fait qu’on rappelle aux personnes leurs origines que par ces origines elles-mêmes.

3- “Les liens forts avec des pays étrangers reflètent un échec de l’intégration”

L’intégration ou le repli des communautés est souvent jugé à l’aune du « transnationalisme », c’est-à-dire des activités politiques, économiques et sociales pratiquées en dehors des frontières Françaises, témoignant d’une forme d’allégeance à un pays étranger. Or, les auteurs de l’étude TeO pointent que ce transnationalisme « n’est pas le monopole des immigrés et de leurs descendants ». Au contraire, ce sont les activités entrepreneuriales qui sont les plus développées dans le contexte de mondialisation des échanges commerciaux.

À l’échelle individuelle, les personnes « les plus intégrées sur le plan socio-économiques sont les plus transnationales », elles ont généralement des ressources humaines et matérielles plus élevées que celles qui n’y participent pas. Dans le même temps, les auteurs pointent un

« transnationalisme réactif, notamment chez les descendants d’immigrés, qui sont plus transnationaux lorsqu’ils déclarent être victimes de discriminations ou de racisme ».

Les auteurs concluent :

« loin d’être source (ou conséquence) de “manquements” (d’intégration ou d’appartenance à la France), le transnationalisme semble être une forme de ressources encastrées dans les conditions structurelles de l’histoire migratoire ».

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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