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L’EMC a été conçue pour remplacer l’éducation civique et toutes ses variantes en donnant plus de place aux échanges avec les élèves, aux débats, aux décryptages de l’actualité et à la construction d’une citoyenneté active. Cette nouvelle matière est entrée en vigueur à la rentrée 2015 et a été dotée de nouveaux programmes en 2016. Le Centre Hubertine Auclert a analysé la façon dont l’égalité femmes-hommes est abordée par les manuels, mais aussi les modèles féminins proposés (quelles femmes sont représentées et dans quelles situations ?). Les résultats de cette analyse sont parus mi-janvier 2017.

L’étude montre que si ces manuels « traitent de façon satisfaisante l’égalité femmes-hommes dans les chapitres dédiés », un travail reste à fournir sur les représentations des femmes et des filles dans certains chapitres. Par exemple, sur les photographies ou dessins représentant des adultes, seuls 29% sont des femmes, et souvent représentées dans des métiers liés aux soins, présentées comme des mères ou en train d’effectuer des tâches ménagères. Peu sont représentées comme des femmes de pouvoir, en politique par exemple – la figure féminine politique dominante dans les manuels est… Marianne, allégorie de la République ! Les représentations sont plus équitables lorsqu’il s’agit d’enfants (45% de filles et 55% de garçons).

Les autrices de l’étude appellent aussi à la vigilance sur les stéréotypes véhiculés. Par exemple, les filles sont plus souvent présentées comme incompétentes ou irréfléchies dans leurs usages du numérique. Dans les chapitres sur le cyber-harcèlement, elles sont même représentées comme des « harpies » alors que les garçons apparaissent comme piégés malgré leurs précautions. « Représenter filles et garçons de manière équilibrée et non-stéréotypée dans le champ du numérique permettrait de répondre à l’objectif de mixité des métiers, qui dans le secteur de la haute technologie, est loin d’être une réalité », indiquent-elles.

L’étude appelle à traiter l’égalité femmes-hommes de manière plus transversale et à varier les représentations des deux sexes (les hommes dans des tâches domestiques et dans le soin, des femmes en politique et dans les domaines numériques par exemple). Elle invite également à féminiser les noms de métiers pour favoriser une projection mixte des enfants et adolescents.

Lire l’étude

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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