skip to Main Content

Ces modifications sont parues au Bulletin officiel du 26 juillet, des repères de progression devraient paraître prochainement pour accompagner ces changements.

Ces « ajustements » concernent notamment la finalité de cet enseignement : au lieu de l’organisation en quatre parties (éduquer à la sensibilité, le droit et la règle, le jugement et l’engagement), le CSP a opté pour le découpage « respecter autrui », « acquérir et partager les valeurs de la République » et « construire une culture civique ». Un grand nombre d’exemples d’activités qu’il était possible de mener ont été retirés, tout comme les dilemmes moraux et les discussions à visée philosophique (DVP). Restent des mentions des « débats réglés » et de « l’éthique de la discussion ». L’apprentissage de la Marseillaise au cycle 2 (CP, CE1, CE2) a été ajouté au programme et certains thèmes, sur l’hygiène par exemple, sont plus développés.

Pour le ministre de l’Éducation nationale, Jean- Michel Blanquer, ce travail a permis de « muscler les programmes de l’école primaire ». (voir encadré en bas de la page)

Pierre Kahn, qui a coordonné le groupe d’experts chargé de rédiger les programmes d’enseignement moral et civique, professeur émérite en sciences de l’éducation à l’université de Caen, regrette ces modifications. Il pointe « l’idéal d’un retour à l’ordre et à la discipline, à l’apprentissage des règles de conduite », contraires à l’esprit des programmes de 2016 plus axés sur « l’acquisition d’une culture morale et civique réfléchie, argumentée, critique plus que dogmatique ». Pour lui,

« le nouveau projet d’enseignement moral et civique n’est pas à la hauteur des enjeux moraux et civiques d’une République non épargnée, tant s’en faut, par les querelles concernant les valeurs. Il renonce à l’ambition d’affronter les défis éthiques et civiques d’un tel pluralisme et de faire comprendre que des hommes et des femmes qui ont la liberté de ne pas se ressembler doivent pouvoir trouver dans leur confrontation même des raisons et des moyens de se rassembler ».

Du côté des syndicats, Claire Krepper, secrétaire nationale chargée des questions d’éducation de SE-Unsa, regrette elle aussi que ces nouveaux programmes soient « recentrés sur les savoirs traditionnels de l’instruction civique plutôt que sur des programmes qui proposent des situations à vivre pour apprendre ». Stéphane Crochet, secrétaire général de SE-Unsa, ajoute que publier après la rentrée scolaire les repères de progression, censés aider les enseignants à construire leurs cours, n’est « pas sérieux ». Concernant plus particulièrement la laïcité, il indique que le ministère « angle trop souvent sur les problèmes et pas assez sur la culture partagée pour construire la laïcité avec les élèves ». Il regrette une « absence de politique globale de l’émancipation ».

Le Snes déplore un manque de concertation en amont des changements de programmes qui « posent des problèmes de fond ». « L’esprit critique semble relégué au second plan au profit de l’apprentissage de valeurs et de règles ». Ces changements du programme d’EMC durant l’été et le retard de la parution des repères de progression sont considérés comme « brutaux pour les enseignants qui ont construit leurs séquences cet été », indique Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat.

Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé que le Plan de formation sur l’enseignement laïque des faits religieux et sur la laïcité à l’école insiste cette année sur la contestation de certains enseignements au nom de la foi religieuse.


Pour lire la suite, inscrivez-vous gratuitement !

En devenant membre gratuitement, vous pourrez consulter et télécharger des contenus exclusifs.

Déjà membre ?

Connectez-vous ici :

Pas encore inscrit ?

Devenez membre en 1 clic !

Back To Top