S'il est possible d'inscrire une clause de neutralité au règlement intérieur, les conditions posées par la loi et la jurisprudence sont très strictes.
Une première puisque des personnalités comme l’abbé Pierre (Henri Grouès, député de 1945 à 1951) ou encore le chanoine Kir (député de 1958 à 1967) siégeaient à l’Assemblée en soutane – sans parler du Docteur Philippe Grenier, député du Doubs entre 1896 et 1898, qui, converti à l’islam, venait dans l’Hémicycle en gandoura et burnous. Le règlement interdit aussi les « uniformes, emblèmes, logos ou messages commerciaux ou des slogans de nature politique » selon le nouvel article 9 de « l’instruction générale », le texte qui définit les règles à l’Assemblée, adopté mercredi 24 janvier par le bureau de l’Assemblée nationale. Il précise que « la tenue vestimentaire doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville ». Le règlement de l’Assemblée a aussi été modifié pour interdire de brandir des objets. Désormais, les députés ne pourront s’exprimer que par la parole.
Ces modifications ont été adoptées après que des députés de La France insoumise ont brandi des paquets de pâtes pour protester contre la hausse des APL (aide personnalisée au logement) de 5€. Le dernier incident vestimentaire en date impliquait le député François Ruffin qui arborait un maillot de football à la tribune pour parler du sort des clubs amateurs. En juillet, c’était le châle traditionnel de la députée de Mayotte Ramlati Ali, dont l’élection a été annulée pour d’autres raisons mi-janvier, qui avait fait polémique.
Voir le rappel en images de tous les débats vestimentaires à l’Assemblée proposé par le quotidien régional L’Alsace.