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Bruno Nassim Aboudrar, professeur d’esthétique à l’université Paris-III et auteur de Comment le voile est devenu musulman, datant du 5 mars 2014 (Ed° Flammarion), indique que c’est saint Paul qui, le premier, donne au voile une dimension religieuse dans l’Épître aux Corinthiens en affirmant que « toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef » (1 Cor. 11, 4).

Aujourd’hui, les catholiques, même les religieuses, ne sont plus obligées de prier tête couverte (officiellement depuis le concile Vatican II). Dans certains courants chrétiens, notamment chez les orthodoxes et chez les coptes, la pratique de prier voilée perdure.

En islam, le voile est une recommandation qui n’apparaît qu’à trois reprises dans le Coran. Il y désigne d’abord un rideau qui séparait les appartements privés où vivaient les femmes de Mahomet de la pièce où il recevait des croyants, puis un signe de pudeur face à des inconnus et enfin un vêtement distinctif pour que des femmes puissent être reconnues en tant que musulmanes.


Couvre-chef

D’autres croyants portent un couvre-chef : les sikhs. Ils pratiquent un monothéisme originaire du Penjab (une région située entre l’Inde et le Pakistan). Les sikhs sont strictement végétariens et ont interdiction de couper leurs cheveux qu’ils protègent en les entourant d’un filet et d’un long turban qui peut mesurer plusieurs mètres. Ce turban fait partie des signes de reconnaissance des sikhs. Après l’adoption de la loi de 2004 interdisant la « manifestation ostensible d’une appartenance religieuse » par le « port de signes ou tenues » aux élèves des établissements publics, le petit couvre-chef porté par certains élèves sikhs (rumal et patka, une sorte de filet protecteur ou mini-turbans) a posé question.

Le vadémécum de la laïcité du ministère de l’Éducation nationale, paru le 30 mai 2018, éclaircit ces situations, décisions de justice à l’appui. Le turban sikh est considéré comme un signe ostensible, comme « la kippa, le bindi hindou ou une croix de dimension manifestement excessive ». De même que les jupes longues noire et les bandanas s’ils sont associés, portés quotidiennement et que l’élève refuse systématiquement de le retirer (CAA 18 avril 2017, n° 15PA04525).

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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