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Le texte ci-dessous est paru dans Le Nouvel Observateur du 30 novembre 1989, peu après l’affaire des foulards de Creil (trois jeunes collégiennes refusaient de retirer leur voile en classe dans un établissement scolaire).

“ […] Nous payons tous à présent, par une indéniable confusion mentale, la confusion intellectuelle entre l’idée de république issue de la Révolution française, et l’idée de démocratie, telle que la modèle l’histoire anglo-saxonne. On les croit synonymes, et chacun de prendre un terme pour un autre. Pourquoi les distinguer ? […]

On peut se dire républicain sans se conduire en démocrate : certains voient même là notre tentation, voire notre héritage national. Royaume-Uni, Espagne, Belgique et beaucoup d’autres monarchies constitutionnelles témoignent à l’inverse qu’on peut être démocrate sans être républicain. Il est des républiques de nom, qui n’ont ni les principes ni les contraintes de la nôtre : ainsi l’Allemagne et les Etats-Unis, qui méritent pleinement leur nom de démocraties (quoiqu’il y eût beaucoup de république dans la démocratie de Lincoln, comme le montre encore aujourd’hui la puissance du Congrès). L’absence de monarchie héréditaire ne fait pas plus une république, au sens fort et propre du mot, que l’appellation démocratie populaire n’annonçait le pouvoir du peuple.

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