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Le vademecum de 83 pages se présente sous forme de fiches pratiques. Les deux premières rappellent les principes généraux et donnent des indications pour conduire un dialogue avec les élèves et leur famille.

Les suivantes proposent des cas pratiques : port des signes religieux, demande d’absence pour une fête religieuse qui a lieu sur un jour non férié, dispenses de cours d’EPS, port du signe religieux lors des examens, repas différenciés à la cantine (sans porc ou végétarien par exemple), aumôneries dans les établissements secondaires, prières (notamment pour les élèves internes ou lors des voyages scolaires).

Ce vademecum vient compléter et remplacer les documents de référence établis sous le gouvernement précédent : le « livret laïcité » paru en 2015 et mis à jour en 2016 alors que Najat Vallaud-Belkacem occupait le poste de ministre de l’éducation nationale.

Le vademecum appelle à la fermeté pour faire respecter les principes et développe aussi des textes sur la prévention. Le volume important des rubriques « conseil » et des entrées « prévenir » témoigne d’une volonté d’apporter des réponses construites, d’engager le dialogue et de maintenir le lien avec l’élève et sa famille, et même de faire de certaines questions des opportunités pédagogiques pour que les élèves exercent leur esprit critique – sur les « questions vives » notamment (génocides, décolonisation, traites négrières, conflit israélo- palestinien, théorie de l’évolution de Darwin).

Le vademecum présente tous les éléments de droit auxquels se référer et répond à des situations concrètes qui ont souvent été évoquées dans les médias – par exemple, le ministre avait été interrogé sur « les certificats médicaux d’allergie au chlore délivré à des jeunes femmes musulmanes » dans l’Émission politique sur France 2 en février dernier. Autre sujet de crispation récurrent : les repas dits « de substitution au porc », supprimés des cantines par le maire FN de Beaucaire (Gard) en janvier dernier.

Les fiches ne concernent pas que les élèves. Elles traitent aussi de cas concernant les personnels, les parents d’élèves et les intervenants extérieurs. Concernant le port des signes religieux par les parents d’élèves, le document rappelle que la loi ne leur interdit pas de les porter, sauf cas de prosélytisme, de trouble à l’ordre public ou de trouble au bon fonctionnement du service.

Il est indiqué que les chefs d’établissement peuvent « lorsque les circonstances l’exigent, recommander aux parents d’élèves de s’abstenir de manifester leur appartenance religieuse lorsqu’ils participent […] à l’encadrement de sorties ou d’activités scolaires ». Ce genre d’interdiction ne peut pas être générale ou systématique. Le ministre Jean-Michel Blanquer s’était, à titre personnel, prononcé contre le port des signes religieux par les accompagnateurs et accompagnatrices des sorties scolaires (voir LaïCités N°13 – décembre 2018).

Ce vademecum « La laïcité à l’école » est le fruit d’un travail entre différentes directions du ministère. L’Observatoire de la laïcité y a contribué et consacre plusieurs pages de son rapport annuel (pages 137 à 139) au document.

Le vademecum a été soumis à l’avis du Conseil des sages de la laïcité installé depuis janvier 2018 – mais dont la présidente, la sociologue Dominique Schnapper avait été nommée à la mi-décembre 2017 (voir son interview dans LaïCités n°16 de mars 2018). Elle a dressé un premier bilan du travail du Conseil des sages dans un entretien avec L’Express.

Télécharger le vademecum.


Vu sur le web

Article initialement publié dans la lettre LaïCités
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